Ce samedi alors que les manifestants Gilets jaunes battent pour la 18ème fois consécutive le pavé pour dénoncer l'ordre néolibéral injuste que leur fait subir la Macronie, la presse atlantiste accorde des pages entières à ce qu'elle appelle "le rejet massif de l'offre de Bouteflika". Par ce terme, la presse à l'ordre laisse entendre que la campagne médiatique contre l'État algérien et sa stabilité ne perdra pas d'intensité jusqu'à ce qu'elle apporte l'effet escompté à savoir le fait de prolonger l'Algérie dans le chaos de la guerre civile.
Dans son édition du 15 mars, Washington Post se veut même prémonitoire : le journal oppose les Algériens à l’armée de leur pays, en faisant un parallèle savamment choisi entre le soulèvement en 2011 des Égyptiens contre le régime de Hosni Moubarak, et la situation actuelle en Algérie. Le journal américain demande aux Algériens de ne pas commettre « deux erreurs majeures » des Égyptiens que sont, selon lui, les suivantes : « avoir accepté la trêve avant l’éviction des pontes du régime» et «abandonner la rue avant la satisfaction des revendications». L'appel est très clair : les États-Unis incitent à ce que les Algériens restent dans la rue jusqu'à ce qu'un incident propre à se transformer en une confrontation éclate.
Le journal prétend qu’en Égypte en 2011, les manifestants ont exprimé leur colère alors même que Moubarak n’avait pas démissionné et lors de son discours du 10 février. Suite à quoi, l’armée a finalement retiré son soutien, écrit l’auteur de l’article et le président égyptien a démissionné le lendemain. « Immédiatement après, les manifestants ont quitté la place Tahrir et sont rentrés chez eux, croyant que l’armée allait mettre en place un pouvoir civil ».
Parallèlement, d'autres sources américaines tentent d'élargir le cadre de la confrontation de l'échelle exclusivement nationale à une échelle touchant les frontières du pays. Le site américain soi-disant spécialisé dans la lutte anti-terroriste, appelé FDD’s Long War Journal relève les tentatives d’AQMI de refaire surface en Algérie. La coïncidence de la révélation du site américain avec les tentatives de l’administration Trump de faire dégénérer en violences les protestations pacifiques des Algériens pourrait confirmer l'hypothèse suivante: « Les États-Unis envisageraient de réitérer le scénario de la Syrie en Algérie en donnant un nouveau souffle aux terroristes takfiristes ou qaïdistes pour faire étendre la crise du Moyen-Orient en Afrique du Nord et cela, dans le cas où Alger ne satisferait pas les ambitions américaines dans la région. Ces exigences sont bien multiples : l’éloignement d'Alger de l'axe de la Résistance, la révision de sa politique indépendante sur la scène internationale, la soumission de son armée à l'OTAN, la mise aux enchère de ses ressources gazo pétrolier ».